WEBZINE FEELING BLUES N°16

 

                                   CARREFOUR DES AMOUREUX DU BLUES DANS LE SUD

                                                                                                                                                      Trimestriel

 

                                                             octobre / novembre / décembre 2015

 

 

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ALBUMS À DÉCOUVRIR

 

ENREGISTREMENTS LIVE :

MISSISSIPPI FRED McDOWEL . Live 1971 . par Jean-Louis Guinochet

AMY HART . Live At The Mayne Stage . par Jean-Louis Guinochet

DAVE ALVIN & FRIENDS. Live in Palm Beach 97. par Gilbert Béreau

HANK THEESSINK & TERRY EVANS . True & Blue Live . par Jean-Louis Guinochet

CHARLIE MUSSELWHITE . I Ain't Lyin' . par Jean-Louis Guinochet

 

ALBUMS AUTOPRODUITS :

WOODS. The Good Side of the Neck. par Gilbert Béreau

PHILIPPE MÉNARD . No Capital Crime . par André Fanelli

THE ZOOMATICS. What's with the Weather!. par Gilbert Béreau

STEVE VERBEKE . Premier tiers. Deuxième Tiers . par Jean-Louis Guinochet

ORVILLE AND THE WOODBOX. Orville and the Woodbox. par Gilbert Béreau

 

RÉÉDITIONS :

GUITAR SLIM GREEN . Stone Down Blues . par Jean-Louis Guinochet

JOHNNY ADAMS . I Won't Cry . 1954- 1964 . par Jean-Louis Guinochet

Scratchin ' The WILD JIMMY SPRUILL Story. par André Fanelli

 


 


 

 

ENREGISTREMENTS                       LIVE

 

 

 

MISSISSIPPI FRED MCDOWELL

LIVE 1971

ROCKBEAT RECORDS. FÉVRIER 2015.

 

  1. My Babe                                                                                    11. Going Away Baby

2. Louise                                                                   12. Mojo Hand (Louisiana Blues)
3. Good Morning Little School Girl                                              13. Lord I Wonder
4. John Henry                                                                                   14. Kokomo Blues
5. The Sun Rose This Morning                                        15. Write Me A Few Lines
6. When I Lay My Burden Down                                                 16. Someday Baby
7. Jesus Is On The Main Line                                                            17. 61 Highway
8. You Got To Move                                                   18. Got A Letter This Morning
9. Worried Blues                                                19. Mississippi Fred's Shakedown
10. Como, Mississippi Jump

 

 

On aurait pu croire à une réédition mais non, ce disque nous fait part d'un concert totalement inédit, enregistré en avril 1971 au Tacoma à Washington, environ un peu plus d'un an avant qu'il ne décède d'un cancer. Il  existe d'autres enregistrements en public comme le "Live in London", au Mayfair Hôtel en1969 ou le "Live New York" au Gaslight Club en septembre 1971, soit enregistré six mois après les bandes de ce disque, mais ils sont plutôt rares, la carrière de Mc Dowell n'ayant duré que treize ans.

Son style est très reconnaissable, répétitif et puissant, et est particulièrement brillant au bottleneck, utilisant un véritable goulot de bouteille scié. Sa voix est généralement incisive, prenante, parfois mélancolique. Il est incontestablement un des très grands du Delta Blues. Bien sûr, nous retrouverons ici une grande partie de son répertoire de prédilection, la plupart du temps excellent, le réinterprétant inlassablement : "My Babe", "Louise", "Good Morning Little School Girl", "Kokomo Blues", "Someday Baby" ou "61 Highway"... Mais l'intérêt de ce Cd, c'est aussi les titres qu'on y découvre, "Worried Blues", "Mojo Hand" une reprise de Louisiana Blues qui offre un long et superbe moment de slide, et d'autres petites pépites comme sur "Como Mississippi jump" ou " Mississippi Fred's Shakedown" où il impose un rythme infernal tout en soutirant de son bottleneck des nuances d'une beauté indéfinissable.

Un album indispensable pour les amateurs de guitare slide et tous le autres !

 

 

Jean-Louis Guinochet

 

rockbeatrecords.com

Écoute Live 1971, première partie. 37'23 :

https://youtu.be/HXBcBVUitcc

Écoute Live 1971, deuxième partie. 1h13' :

https://youtu.be/GyDd0xuj7dM

 

 

 

 

 

 

AMY HART

LIVE AT THE MAYNE STAGE

VIZZTONE. MARS 2015.

1. In The Zone
    2. Blues At The Top Of The World
    3. Get Ready
    4. Put Me Back
    5. Blue Eyed Blues
    6. Ribcage
    7. Red Dress Blues
    8. Get The Girls Dancin'
    9. Even Country Gets The Blues
    10. Congratulations
    11. Rich Ass Daddy
    12. You Drive Me

 

Née à Chicago dans la grande cité du Blues, Amy Hart, guitariste et chanteuse, a fait ses débuts en 1979 avec un groupe West Side de Chicago. Bien adoptée par la communauté, elle pouvait jouer dans les clubs de Chicago avec Junior Wells ou faire l'ouverture des spectacles pour Koko Taylor et James Cotton. Par la suite, elle s'est imposée comme chanteuse, guitariste et compositeur dans les nombreux clubs de la cité des vents. En 1985 elle quitte Chicago pour Los Angeles puis s'établit à Nashville et fonde en 1999 son propre label, Painted Rock, puis part dix ans en Floride, revient à Chicago, et repart encore une fois pour Nashville, bref, incapable de se fixer, elle multiplie les tournées. Voilà pour la petite histoire d'une artiste peu connue dans notre hexagone.
C'est donc lors d'une de ses tournées qu'elle immortalisera sa prestation au Mayne Stage, un club au nord de Chicago, en juillet 2014. C'est son troisième album après "Every beazt of my heart" et "Congratulations" en 2011. Elle y est accompagnée par son propre groupe, avec Gene Bush au dobro, son mari Wally Hoffman à la basse, PT Gazel à l'harmonica et Matt McDowell à la batterie. Le son est très bon, nous sommes pourtant bien en "Live" puisque le premier morceau "In The Zone" est présenté par le maître de cérémonie.

De ce concert, Amy a écrit les douze plages enregistrées ce jour là, dont sept sont tirées de son précédent CD studio. Ici le groupe a un style au son bien particulier dû à la lourde contrebasse de Wally et au plus que talentueux PT Gazel, excellent à l'harmonica qu'on découvre dès le premier morceau. Amy n' a pas une voix très puissante mais plutôt ronde et sensuelle et j'aime bien la fragilité qui s'en dégage.

Elle interprète "Get ready", qu'elle a écrit pour son mari, avec la fougue d'un cri d'amour ! Lorsqu'elle intervient à la guitare dont elle se réserve les chorus, ses interventions sont très judicieuses et très présentes. Mais tous sont très bons en chorus, écoutez "Congratulations", le morceau titre de son précédent album, où Gene et sa dobro sur les genoux dont il se sert comme d'une steel guitare et PT Gazel à l'harmonica toujours aussi alerte font tous les deux des merveilles. Les deux ballades, "Blue eyed blues" et "Even country gets the blues" sont également très agréables.

Un bon album qui nous fait regretter qu'Amy Hart ne soit pas programmée en France.

 

 

Jean-Louis Guinochet


Le site de l'artiste :

www.amyhart.com/#!

Amy Hart performs "Congratulations" with The Lonesome Pine Ramblers :

https://youtu.be/UJHi8VZiLmI

"In the Zone" Live at the Fillin' Station :

https://youtu.be/woq0n72yL_w

 

 

 

 

 

 

 

 

DAVE ALVIN & FRIENDS

Clarence"Gatemouth"Brown -Billy Boy Arnold -Joe Louis Walker

LIVE IN LONG BEACH 1997

ROCKBEAT RECORDS. FÉVRIER 2015.

1. (D. Alvin) Barn burning

2. (D. Alvin) East Texas blues 

3. (D. Alvin) How you want it done

4. (D. Alvin) Dry river
5. (D. Alvin) Chains of love
6. (D. Alvin) Long white Cadillac
7. (B B Arnold & D. Alvin) I wish you would
    8. (Gatemouth Brown & D. Alvin) San Antonio rose
    9. (Gatemouth Brown & D. Alvin) Wasbash cannonball
    10. (Gatemouth Brown & D. Alvin) Beer barrel polka
    11. (Gatemouth Brown & D. Alvin) Jolie Blon
    12. (Gatemouth Brown & D. Alvin) Jambalaya
    13. (J L Walker, B. B. Arnold & D. Alvin) Long Beach blues
    14. (J L Walker, B. B. Arnold & D. Alvin) It's a long way home

Voici ce qu'on appelle un enregistrement perdu qui a passé 18 années on ne sait où. Comme j'ai de la peine à penser que de telles choses puissent se perdre, je suppose qu'il y avait des obstacles à sa publication. En cette période de 1997, probablement mai, Dave Alvin, grand défenseur du rock and roll, du blues et du R&B de la côte ouest, se produisait dans sa Californie natale, plus précisément à Long Beach. Il fût rejoint par les invités prestigieux qu'étaient le texan Clarence 'Gatemouth' Brown, ici avec son violon, le voisin guitariste de San Francisco Joe Louis Walker et Billy Boy Arnold, l'harmoniciste de Chicago. Nous n'allons pas perdre de temps à vous présenter ces lascars mondialement connus et appréciés ; le seul qui pourrait vous être moins familier est Dave Alvin, fondateur avec son frère Phil du célèbre groupe des Blasters, mais nous vous en avons parlé à l'occasion de la sortie de leur dernière galette (voir n°13-p 12).
Les six premières plages nous présentent Dave Alvin seul avec sa guitare acoustique. Il attaque avec "Barn burning", une de ses compositions et on est de suite emporté par les phrases qui sortent de cette guitare. Il alternera ensuite des reprises superbes comme "East Texas blues", "How you want it done" (Big Bill Bronzy) ou "Chains of love" (Big Joe Turner) avec des versions acoustiques de vieux titres de son répertoire électrique (Dry river ou Long white Cadillac)
C'est ensuite Billy Boy Arnold qui vient s'asseoir à côté de Dave et porté par la guitare de ce dernier, il reprendra son vieux succès "I wish you would" au chant et à l'harmonica. Les cinq plages suivantes nous proposent Dave et sa guitare en soutien du regretté Clarence 'Gatemouth' Brown au violon ; la jaquette de l'album crédite ce dernier du chant, mais en fait il s'agit de cinq instrumentaux ! Et curieusement, le bluesman texan va s'attaquer aux classiques de la musique country avec "San Antonio rose", le classique du western swing signé Bob Wills et le vieux "Wasbash cannonball" fer de lance du répertoire de la Carter Family. Ils partiront ensuite vers la Nouvelle Orléans pour deux autres monuments du coin, "Jolie Blon" du violoniste cajun Harry Choate et "Jambalaya" d'Hank Williams.
C'est encore sur un instrumental très long qu'on retrouve l'harmonica de Billy Boy, avec les guitares de Joe Louis Walker et de Dave, pour un blues dédié au lieu. Le disque s'achève sur "It's a long way home", un presque instrumental tant il y a peu de paroles et sur ces deux derniers morceaux, ces musiciens d'exception s'en donnent à cœur joie pour le plus grand plaisir du public.
14 plages pour un peu plus d'une heure d'un disque à la composition variée, c'est le plaisir assuré ; ouf, heureusement qu'ils l'avaient seulement égaré …

Gilbert Béreau


 

rockbeatrecords.com
Le site de l'artiste :

www.davealvin.net

 

 

 



 


HANS THEESSINK

& TERRY EVANS

TRUE & BLUE

BLUE GROOVE BG 2520. AVRIL 2015.

1. Demons
2. Mother Earth
3. Glory Of Love
    4. Gotta Keep Moving
    5. Vicksburg Is My Home
    6. Bourgeois Blues
    7. Don't Let The Green Grass Fool You
    8. Cross Road Blues
    9. Maybellene
    10. Delta Time
    11. Talk To Your Daughter
    12. Shelter From The Storm
    13. I Need Money
    14. Tears Are Rolling

 

 

Le jour de cet enregistrement à Vienne en Autriche les deux comparses paraissent en pleine forme et surtout de bonne humeur. C'est peut-être dû à une de ces magiques nuits chaudes trempées de blues car le public semble être au même diapason ! La cool ambiance est contagieuse et se propage très vite.

Pour ce concert, ils se sont chacun présentés seulement armés d'une guitare, de leur voix et d'un harmonica pour Hans qui prendra quelques chorus. Les rythmes des titres choisis, aux racines intemporelles, sont généralement assez rapides et la répartition des tâches reste bien équilibrée. Evans est généralement en rythmique, Theessink en solo, les voix s'alternent, leur complicité et leur respect mutuel sont papables, le tout étant fait avec honnêteté et décontraction. Le lent "Mother Earth" est d'une force musicale très pure mais se sera sur "Glory of Love", pratiquement à deux voix, que le concert démarre vraiment. Le suivant, "Gotta Keep Moving", chanté par Evans sur la slide de Thessink est magnifique. Les morceaux s'enchaîneront avec bonheur, nous transmettant sans cesse le plaisir énorme que cette musique leur apporte, et cela jusqu'à la fin de l'album. Terry Evans est un grand chanteur, sa longue collaboration avec son ami Hans a porté ses fruits.

Ne vous privez pas de les écouter.
 

Jean-Louis Guinochet

 

 

 

Site de Hans :

www.theessink.com/en

site de Terry :

terryevansmusic.com/schedule.html

Youtube : Gotta Keep Moving (Live) :

https://youtu.be/Sf5j0SNzOAM

 

 

 

 

 

 

CHARLIE MUSSELWHITE

"I AIN'T LYIN'

HENRIETTA RECORDS. MAI 2015.

 

1. Good Blues Tonight
2. Done Somebody Wrong
3. Long Lean Lanky Mama
4. Always Be My Friend
5. If I should have bad luck
6. My Kinda Gal
7. Blues Why Do You Worry Me
8. 300 Miles To Go
9. Long Leg Woman
10. Cristo Redentor
11. Good Blues Tonight

 

 

On ne présente plus Charlie Musselwhite, chanteur-harmoniciste, qui depuis son premier album "Stand Back!" en 1966 a accumulé 48 nominations aux Blues Music Awards pour les remporter 31 fois. Pour ce 30ème album, "I Aint' Lyin...", 11 titres enregistrés en live en septembre et décembre 2014, Charlie était entouré des meilleurs musiciens qu'il pouvait souhaiter aujourd'hui : Matt Stubbs à la guitare, Steve Froberg à la basse et June Core à la batterie.

À l'exception des deux reprises notées ci après, toutes les plages sont de sa composition. Musselwhite ouvre l'album sur "Good Blues Tonight" et poursuit par une magistrale interprétation d'un titre d'Elmore James, "Done Somebody Wrong". Sur "Long Lean Lanky Mama", ou "Long Leg Woman", la section rythmique de Core et Froberg est tellement solide que Charlie en profite sans réserve, se promenant dans d'incroyables chorus pour le bonheur de nos esgourdes. D'autres classiques de son répertoire, "If I Should Have Bad Luck" extrait de son album "In My Time" de 1993, ou "Blues, Why Do You Worry Me" de l'album Superharps de Telarc de 1999 sont tout aussi délectables. Bien sûr, il interprète "Christo Redentor" de Duke Pearson, une reprise dont l'arrangement qu'il en a fait est devenu un des ses titres fétiches et clôture le tout par une deuxième version de "Good Blues Tonight" qui ouvrait la galette.

Les fans de Musselwhite pourront se régaler, tout au long du cd ses interventions au chant comme en chorus sont exceptionnelles. Bravo Charlie !

 

 

Jean-Louis Guinochet

 

 Le site de l'artiste :

 www.charliemusselwhite.com

 Présentation "I Ain't Lyin'... " :

 www.youtube.com/watch?v=wzN66LZjSc8

 

 

 

 

 

 


 

 

ALBUMS                      AUTOPRODUITS

 

 

 

 

WOODS

THE GOOD SIDE OF THE NECK

AUTOPRODUIT. 2015.

1. Mister Woodman
2. Rambling lies
3. Nothing counts more for me
    4. The other side of the hill
   5. Angeline
  6. Happy ending
   7. Weight of words
  8.  Down the road
  9.  Let me hope

Ce Woods est un nouveau groupe girondin ; une précision en préambule pour que les aficionados ne confondent pas ce avec le groupe homonyme de pop/rock créé par Jeremy Earl, basé à Brooklyn, qui existe depuis 2005 et a déjà huit disques à son actif.
Le présent opus, sorti avec l'été, est leur premier album tout à fait personnel, le précédent était un EP sept titres consacré à des reprises allant de Z Z Top à Neil Young avec une forte dominante pour le C.C.R de John Fogerty. Cette formation est un quatuor regroupé autour du chanteur/guitariste Urban Chad qui fût longtemps le batteur de 'General Store', un groupe de blues-rock créé en 92. A le regarder, on peut envisager de le qualifier de 'Chad' au sens argotique de ce terme, quoique je doute que cette définition ait existé lorsqu'il choisit ce nom ! Eric Rey tient la guitare solo et nous vient du blues plus classique ; il a participé à plusieurs groupes et c'est un fidèle des soirées hebdomadaires du MBC au Comptoir du Jazz. La basse est entre les mains de Bill Ledresseur, breton émigré dans le sud-ouest qui arbore maintenant une barbe à la Z Z Top ; vieux routier, il était titulaire de la basse dans 'Bounty Hunter', un groupe breton de rock sudiste qui vécut une dizaine d'années à partir de 85. Derrière les fûts, se tapit Haze Francisco qui est originaire d'Asie et à qui le hasard a fait poser ses valises dans nos quartiers. Avec un tel passé des membres du groupe, on ne s'étonnera pas du professionnalisme qui transparait dès la première plage. Issus de formations aux styles variés, il est difficile de définir leur musique qui, à mon sens, se situe à la croisée du blues-rock, du rock sudiste et d'un folk plutôt musclé ; lorsqu'on ne sait pas, on parle d'americana qui mixe tout cela selon le chanteur Jim Lauderdale, par ailleurs porte-parole de l'associaiton 'Americana music'.


Tous les titres sont des compositions du groupe ; rare aujourd'hui et encore davantage pour un CD autoproduit ne disposant généralement pas d'un gros budget, un petit livret fournit les textes des chansons. Le disque s'ouvre sur "Mister Woodman", un blues-rock bien enlevé qui ne raconte pas vraiment l'histoire d'un forestier. Le style s'assouplira au milieu de l'album avec "Nothing counts more for me", une bien jolie ballade folky qui bénéficie de l'apport d'un invité à la 'lap steel', Bastien Maizière par ailleurs propriétaire du studio d'enregistrement qui a vu naître l'album. "Angeline" est une chanson bien curieuse mais sympathique avant de passer à "Happy ending", un titre plutôt rock malgré une référence à Johnny Cash dont ce n'est vraiment pas la musique. L'album se termine sur trois morceaux aux mélodies bien agréables "Weight of words" et "Down the road" qui laisse beaucoup de place à la guitare d'Eric Rey et "Let me hope" pour laquelle le groupe a reçu l'aide de Marie-Claude Meuris et Alain Merle, invités sur lesquels je n'ai aucune information mais qui ont amené accordéon et violon, respectivement.

Une bonne réussite pour ce que je considère comme un premier album ; en majorité, les titres sont très longs et les 9 plages vous offriront tout de même 51 minutes de musique.

 

Gilbert Béreau


Site du groupe :

http://www.woods.fr/  (commande du CD sur l'onglet 'le shop')
Ecoute d'extraits de l'album (et du précédent) :

https://soundcloud.com/woods-14
2015 :   

https://www.youtube.com/watch?v=F2FXAJWYhBQ
https://www.youtube.com/watch?v=ghiYfQvdWkQ
https://www.youtube.com/watch?v=N76Xgfjbl-g

 

 

 

 

 


PHILIPPE MÉNARD

NO CAPITAL CRIME

MPB 011. AVRIL 2015.

1. Bought And Sold

2. Don't Know Where I'm Going

3. Wave Myself Goodbye

4. At The Bottom

5. Shadow Play

6. It's You

7. Banker's Blues

8. I Can't Believe It's True

9. Out Of My Mind

10. Crest Of A Wave

11. 20/20 Vision

12. Who's That Coming

Bonus tract : A Million Miles Away (live)

 

 

 

Mon ami Jean-Louis, en me confiant ce CD, attirait mon attention sur la production de Philippe Ménard qui a déjà pas moins de 10 albums à son actif.
En toute franchise je n'étais pas familier de l'univers musical de Philippe et j'ai abordé ce disque avec l'âme candide de celui qui va découvrir quelque chose qu'il ne connaissait pas.
Au fil de 12 titres (plus un bonus), notre homme-orchestre rend un hommage que l'on devine sincère, à celui qui fut l'un de ses maîtres, Rory Gallagher.

Ce CD dégage une impression chaleureuse, empreinte de sincérité et d'amour. Des blues super classiques voisinent avec des ballades et même des ragtimes comme "Don't Know where I'l Going", bien enlevé et très plaisant. Pour dire vrai, cette face m'a rappelé de bons moments et j'ai revu mes compagnons de bœufs s'escrimant sur de tels airs. C'était il y a longtemps, Rory Gallagher et son blues irlandais faisait alors partie de notre paysage.
Big Bill n'est pas trahi par la reprise de son "Bankers Blues" et l'on devine que Philippe Ménard a une tendresse particulière pour ce grand bluesman.
J'ai été séduit par le mood de "Out of my Mind", la belle partie de slide de "Who's that Comin".
Je n'oublie pas le rendu tout en nuances de "A Million Miles Away".
Ce CD m'a donné envie de partir à la rencontre des autres albums. Il donne également envie de voir Ménard « live ».

 

 

 

André Fanelli

 


Le site de l'artiste :

www.philippemenard.com

Just The Smile (Rory Gallagher) :

https://youtu.be/GXeZ-wadwwY

Au Sierre Blues Festival :

https://youtu.be/QMyfpbFY2zQ

 





 


THE ZOOMATICS

WHAT'S WITH THE WEATHER !

AUTOPRODUIT. MARS 2015.

1. Lawyer Up!
  2. Life Begins at 50
   3. What's with the Weather!
    4. Let's Get Funky
   5. All Strings Attached
    6. So Far, So Bad 

7. Close the Door (on You Way Out) 
8. You're Too Hot
    9. Booze, Blues & Boogie
    10. I Rest My Case
    11. Shit Happens
    12. It Gets Hard Sometimes

Un album bien sympathique par un groupe de potes qui n'ont pas la grosse tête. Le groupe s'est formé dans la région d'Anvers en 2010 à partir de deux vieilles connaissances, Alain et Serge, qui avaient bourlingué dans bon nombre de groupes depuis leur première rencontre, une bonne trentaine d'années auparavant.

A la scène, Alain devient Al C (guitare/chant), Serge c'est Hoboken Slim (harmo/chant), lequel possède la plus grosse discographie au travers de plusieurs groupes. La formation fût complétée par le bassiste Dirk, appelé King D et Jerry, dit ZJ Vine, à la batterie. La moyenne d'âge un peu élevée est ramenée à des proportions plus raisonnables par l'excellent guitariste Wesley, surnommé Wicked Wezz. Toujours sapés comme des milords avec des costards aux couleurs à faire pâlir même les papillons et, comme ces derniers, ils virevoltent sur scène, s'amusent ; l'âge ne doit jamais empêcher de s'éclater comme des fous !!!
Ces gaillards qui transpirent la bonne humeur ont sorti au printemps ce second album impatiemment attendu depuis 'Where's the Sun Hangin' Out?', leur premier opus de 2011 pour lequel Rick Estrin s'était fendu des notes de présentation ; rien de moins !

Comme précédemment, ils nous proposent un disque varié dans lequel sont abordés toutes les formes du blues et même au-delà. Du titre d'ouverture, un blues bien rythmé appelé "Lawyer up!" à "It gets hard sometimes", un morceau de style Chicago bon teint qui clôture le CD, on rencontre du bon rockabilly (Life begins at 50), du funk (Let's get funky), du shuffle instrumental (All strings attached), du boogie (Booze, blues & boogie) et encore plein de trucs dont un "Close the Door" qui fleure bon Slim Harpo.
Ils ne proposent que des compositions originales et le mot est faible lorsqu'on regarde des textes bien décalés par rapport aux habitudes du genre. Ecoutez le titre phare "What's with the weather !" ou bien comment sont traitées les frasques de sa nana avec le laitier, le facteur dans le blues lent "So far, so bad". Et que dire de "You're too hot" où il avoue ne pas pouvoir suivre les désirs de sa copine qui lui ruine la santé ; on est loin du machisme traditionnel.
Les voix sont puissantes et agréables, les guitares et l'harmonica caressent nos oreilles et délivrent de bien beaux solos sans jamais se montrer agressifs, la section rythmique porte parfaitement tout cela en restant à la place qui doit être la sienne. Bref, 12 plages et 46 minutes pour un disque jubilatoire qui ne manquera pas de vous dérider lorsque se pointeront les frimas de l'hiver.


Rappel : le 29 octobre, ces Zoomatics participeront à la finale du 'Belgian Blues Challenge' 2015 ; en lutte amicale avec 3 autres sélectionnés.

 

Gilbert Béreau


Site du groupe : http://www.thezoomatics.be/
Sur une radio belge et parmi, 5 titres de l'album :
https://www.youtube.com/watch?v=SEu1KenQON4
https://www.youtube.com/watch?v=U9TlXonaM_o
https://www.youtube.com/watch?v=Ftop9QAJ3-g
En 2013 :   

https://www.youtube.com/watch?v=OX9qRHipXOU
https://www.youtube.com/watch?v=rzDGJMFCskQ

 

 

 

 

PREMIER TIERS

SV2014.

STEVE VERBEKE

DEUXIÈME TIERS

SV2015. 

 

Premier tiers                                                                                                                   Deuxième tiers

1. Cigarette                                                          1. J'te connais j'te connais pas

2. C'est pas la honte                                                         2. Tout ce que j'ai fait

3. Pas vu venir                                                                                       3. Love avay

4. Tue moi                                                                                4. Descente à Curial

 

 

Après le "Premier tiers" en 2014, avec Jérémie Tepper et Tan Noubard Pacha aux guitares, Fabrice Millérioux à la batterie, Jean Marc Despeignes à la basse et Jean Marc Labbé au saxophone baryton, nous avons droit au "Deuxième tiers" en 2015.

Comme le premier, cet EP contient quatre titres originaux de bon blues électrique classique sur des textes écrits et chantés en français par Steve Verbeke qui en a également composé les musiques. Il chante bien, sa voix est simple et limpide. Son jeu à l'harmonica va aussi à l'essentiel, tout se déroule tranquillement.

J'avoue ne pas être un fan de blues en français, mais là, il y a de quoi me convaincre !

Les textes sont plutôt bons et ça joue vraiment blues avec cette fois Marty Vickers à la batterie et Ghyslin Di Sacco au piano et à l'orgue. C'est sans prétention et c'est peut-être pour cela que l'ambiance musicale et le plaisir sont au rendez-vous. 

Le "Troisième tiers" en 2016 ou un album qui réunira le tout ?

 

Jean-Louis Guinochet

 

 

Le site de l'artiste :

www.steve-verbeke.com

La Tangente Paris 2014, à l'Utopia :

https://youtu.be/sxnf2Onnao4

 

 

 

 

 



ORVILLE AND THE WOODBOX

ORVILLE AND THE WOODBOX

AUTOPRODUIT. 2015.

1. Trilogy : Train, road and prison songs (28')
2.  For so long now
 3. Freedom train
    4. Terraplane blues
    5. The road to ruin
    6. Alabama jail
    7. Seven white horses (prisoner's dream)
   8. Folson prison
    9. Ain't no grave
    10. The soul of a man
    11. Sadness and shame
    12. Terrac blues
    13. 35 south river blues
    14. Crazy Mama


Orville, c'est Orville Grant dont nous vous avons déjà parlé en ces pages à propos du groupe O.C.B ; et encore en page 6 du présent numéro. De longue date guitariste/chanteur d'une musique pouvant être qualifiée d'americana, puisqu'à la croisée du rock, de la musique country et du blues, c'est vers cette dernière discipline qu'il s'est résolument tourné depuis quelques années. Il est devenu un maître ès guitares artisanales qu'il fabrique de ses petits doigts agiles avec des boites de cigares mais aussi avec des bidons d'huile ; il est en tout cas l'un des précurseurs en France pour la fabrication et l'utilisation de ces instruments.
Pour ce nouveau projet, il s'embarque le plus souvent avec une équipe minimale soit, lui et ses 'cigar box guitars', sa compagne Erika au contrechant et un contrebassiste. Cependant, pour un son plus vitaminé, il utilise un peu d'électronique pour des percussions et avec ce que j'appelle un 'looper' qui permet la répétition de phrases musicales (espèce d'engin dont nous vous avons déjà parlé à propos de Michel Foizon et Gladys – voir n°14-p 9). Sur cet album, on voit apparaître, en extra, le nom de Laurent Mastella qu'il remercie pour son banjo ; pas plus de précisions sur le rôle de cet émérite guitariste de jazz au niveau de l'album.
Le disque se partage en un tiers de reprises d'origines variées et de deux tiers de compos originales. Orville est essentiellement un mélodiste qui travaille avec trois parolières, deux sont anglaises et la troisième est texane, Ellen Wander dont on peut supposer que c'est elle qui cosigne les cinq compositions simplement marquées 'Grant/Wander'. Les sept premiers titres constituent un package particulier baptisé “chansons de train, de route et de prison” par Orville et qui s'ouvre sur "For so long now", une bien agréable composition qui démarre avec la sobriété d'une seule guitare jusqu'à se muscler vers un style qui n'est pas sans rappeler J J Cale. Dans ce package on trouve deux reprises de poids, un bien sympa "Terraplane" de Robert Johnson et une version au son volontairement crado du "Folson prison" de Johnny Cash – personnellement, je n'aime pas les sons crades. Dans ce package de sept chansons, j'ai un petit faible pour le folky "Seven white horses", une compo d'Orville seul où vocal et guitare vous transportent bien loin, comme si vous chevauchiez ces chevaux.
A la suite de cette trilogie, on retrouve "Ain't no grave" un 'traditional' largement repris mais qui se veut probablement un hommage à Johnny Cash puisqu'Orville l'a placé directement après "Folson prison". Autre reprise dans un style de blues primitif avec "The soul of a man" emprunté à Blind Willie Johnson puis trois titres originaux bien intéressants, dont un entraînant "35 south river blues". Et l'album se termine sur "Crazy Mama", un emprunt à J J Cale car un disque ou un spectacle d'Orville ne peut se concevoir sans un appel à ce musicien qui est entré, il y a bien longtemps, en son panthéon personnel.
13 titres pour 50 minutes rafraîchissantes et bien agréables.


Gilbert Béreau



Sites d'Orville : orvillegrant@usa.com &

http://www.cigarboxguitar.fr/index.html
Ecoute & achat de l'album :

https://www.reverbnation.com/thewoodbox
Orville vous parle des 'cigar box guitars' :   

https://www.youtube.com/watch?v=4z5HCb7POoA
https://www.youtube.com/watch?v=ipKdSUqkUvQ
https://www.youtube.com/watch?v=z7zyJ7w3l-w
https://www.youtube.com/watch?v=gk3qwHFXxvY





 

 

RÉÉDITIONS

 

 

 

GUITAR SLIM GREEN'S

STONE DOWN BLUES

ACE RECORDS CDBGPM 287. AVRIL 2015.

 

1. Shake 'Em Up
2. Bumble Bee Blues
3. Make Love All Night
4. My Little Angel Child
5. 5th Street Alley Boogie
6. Old Folks Blues
7. This War Ain't Right
8. You Make Me Feel So Good
9. Big Fine Thing
10. Play On Little Girl
11. My Marie
12. Rock The Nation

 

Ce petit chef-d'œuvre a été enregistré avec Johnny et Shuggie Otis dans les années 70 et produit par Johnny Otis. Ace a la bonne idée de le ressortir en Cd en y ajoutant deux titres inédits de grande qualité, "My Marie" et "Rock The Station".

Les 10 titres de l'original, dont le "Stone Down Blues" qui baptise l'album, sont inspirés autant de son Texas natal que de la Côte Ouest où il s'est installé par la suite, y enregistrant notamment son "Alla blues" qui, devenu "Tin pan alley", sera pratiquement propulsé au rang d'hymne national des ghettos de Californie du Nord. La section rythmique constitueé par la famille Otis, le père à la batterie et Shuggie, le fils, à la basse et occasionnellement à la guitare, apporte une base solide et puissante qui pousse Guitar Slim Green à se dépasser.

Sur toute la session nous sentons que le trio est confortablement installé. Dès le premier morceau "Shake 'Em Up", un groove swingant est bien présent, et cette oscillation surgit également sur l'hommage à John Lee Hooker "Old Folks Blues". Il est remarquable également de sentir combien Otis tenaille Slim Green pour le pousser à interpréter sa chanson de protestation "This War Ain't Right" avec toute la ferveur nécessaire, ou comment ils s'unissent à merveille sur le shuffle médium "Make Love all Night" ou le blues lent "My Little Angel Child".

Tout l'album est de la même qualité, Otis avait donné là à son ami la possibilité d'enregistrer une oeuvre remarquable. Un album indispensable pour ceux qui n'ont pas la chance de posséder l'original.

 

 

Jean-Louis Guinochet

 


acerecords.co.uk

Écoute :

Guitar Slim Green. Shake'em Up. 1970 :

https://youtu.be/L7umQnTw7Uw

Guitar Slim Green. (th Street Alley Blues. 1970 :

https://youtu.be/xdoG3wh-TF4





 

 

JOHNNY ADAMS

I WON'T CRY THE COMPLETE RIC & RON SINGLES 1959 - 1964.

ACE RECORDS CDCHD 1424. FÉVRIER 2015.

 

1. I won't cry                                                                 13. Life is just a struggle
2. Who you are                                                                 14. I solemnly promise
3. Come on15.                                                                        15. A losing battle
4. Nowhere to go                                                          16. Who's gonna love you
5. The bells are ringing                                                                 17. Showdown
6. Teach me to forget                                                                     18. Tra-la-la
7. Someone for me                                                                  19. Lonely drifter
8. Let the wind blow                                      20. I want to do everything for you
9. You can make it if you try                               21. Comin' around the mountain
10. Closer to you                                                                   22. Cold cold heart
11. Wedding day                                                               23. No way out for me
12. Ooh so nice                                                     24. Walking the floor over you

 

 

 

Comme beaucoup de chanteurs il commence en chantant du Gospel mais, lorsqu'il rencontre Joe Ruffino qui dirige le label Ric, sa carrière se dirige assez vite vers un style populaire et une musique commerciale.

Ace nous offre l'intégrale des 45 tours de Johnny Adams sur les dix années de 1954 à 64 des compagnies Ric et Ron dirigées par Ruffino. Nous avons donc ici les enregistrements des débuts, avec les bons et moins bons moments, de ce chanteur à la voix exceptionnelle qui sera surnommé "The Tan Canary" (le canari ocre).

Par moment, sa voix, parfois surexploitée, surtout lorsqu'elle est portée par des orchestrations pompeuses à grands renforts de violons, a le don de m'agacer.

Je ne le trouve vraiment au sommet que lorsqu'il reste dans un registre néo-orléanais comme sur "Life Is Just A Stuggle" ou sur "A Losing Battle", deux de ses titres emblématiques. "I'Wont Cry", le titre éponyme de l'album, reste aussi son immense succès.

La production d'Ace Records est de très belle qualité. Le livret de Tony Rounce qui l'accompagne est irréprochable. Les amateurs du style peuvent se procurer cette réédition les yeux fermés.

 

Jean-Louis Guinochet

 

 

www.acerecords.co.uk

I won't Cry :

https://youtu.be/aLsA09ZrPvU

 

 

 


 

 

SCRATCHIN' THE

WILD JIMMY SPRUILL STORY

JVC2039. 2014.

 

Les guitar heros sont aujourd'hui les têtes d'affiche dans le monde du blues. Mais bien avant les Clapton, Bonnamassa Stevie Ray et consorts, la scène du blues a compté d'extraordinaires guitaristes qui sont demeurés réduits à des rôles d'accompagnateurs et qui sont souvent peu connus de la majorités des amateurs. C'est le cas de Wild Jimmy Spruill dont une anthologie récente permet de redécouvrir le talent. Mais présentons d'abord ce guitariste étonnant. Né en Caroline du Sud dans une famille d'ouvriers agricoles cueilleurs de coton sa première guitare fut la traditionnelle boîte à cigares.
Mais bien vite il devint professionnel et installé à New York dès 1955 il commença une carrière bien remplie de musicien de studio. Partagé entre la country music et le rhythm and blues, il apporta une contribution incontournable à des hits énormes.
Il a joué au côté d'artistes dont les noms parlent à l'amateur de musique populaire africaine-américaine, entre autres : King Curtis, Little Anthony, The Shirelles, Tarheel Slim, Lee Dorsey et même Elmore James...
En 1959, son jeu derrière Wilbert Harrison dans son extraordinaire version de Kansas City joua un rôle central dans l'immense succès remporté par ce chanteur. Une semaine auparavant il avait gravé Happy Organ avec l'organiste Dave Baby Cortez. En 1960 il participa à l'enregistrement de Fanny Mae de Bouster Brown qui se maintint dans les charts plusieurs semaines.
Mais il faudrait citer bien d'autres réussites. Spruil, avec son ampli Standell et sa Les Paul retournée à l'état de rectangle après quelques coups de scie énergiques, participa à d'innombrables séances et souvent sans être crédité ou mentionné.
Son jeu est marqué par un expressionnisme débridé servi par une attaque claquante qui enthousiasmait le public
Super showman, bien avant Hendrix et ses émules, il jouait avec ses dents et son jeu de scène  a marqué son époque.

Je voudrais évoquer quelques titres mais il y a bien d'autres surprises à découvrir.


"Scratchin' Twist est une bonne introduction au jeu original de Spruil.

"Hard Grind", sur un fond d'arpèges très R&B, nous offre un son coupant comme un rasoir, étincelant, un  jeu d'une grande variété. Cette musique a sans nul doute inspiré les groupes instrumentaux style Shadows ou Ventures.Le fading final est particulièrement frustrant.

"Slow Draggin" dégage un swing irrésistible, celui des vraies musiques de danse, le guitariste dialogue avec un ténor véhément avant de nous octroyer des chorus d'une apparente simplicité mais qui touchent à la perfection.

"Hard Times" nous montre la permanence du blues dans le jeu très moderne à l'époque de Wild Jimmy Spruill
J'aime la version du Memphis de Berry.

Il faudrait aussi citer les faces avec Elmore James comme Strange Angels ou celles avec Tarheel Slim.

Ce double album sera aussi l'occasion de retrouver des interprétations fantastiques de grands noms du rhythm and blues comme Salomon Burke par exemple.
Un achat que vous ne devriez pas regretter.

André Fanelli



Écoute :
Wild Jimmy Spruill  "Scratching" :

https://youtu.be/Dx6XQhItMoI

Wild Jimmy Spruill "Mind On Loving You" :

https://youtu.be/pOctU7cZ3eI